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Rien sur rien

12 juillet 2011

Les années douces

Je suis un fan de Taniguchi. Je n'ai peut-être pas encore tout lu, mais tout ce que j'ai lu, de L'homme qui marche à Quartiers lointains, j'ai toujours été saisi par la tendresse que ce mangaka accordait à ses personnages et par le savoir-faire quant au rythme (relativement lent en général) donné à l'histoire.

1296320091les-annees-doucesLes Années douces sont un manga en 2 tomes, tirés du roman éponyme de Kawakami, que pour ma part, je ne connaissais pas. Mais je reconnais que je suis un piètre connaisseur de la littérature japonaise si on excepte les mangas. Et encore, même pour les mangas, je reste très limité.

La trame de l'histoire est autour de la rencontre entre Tsukiko, une femme trentenaire plutôt solitaire et son ancien professeur de japonais, veuf. Sur un tempo très lent et non linéaire, les sentiments entre ces deux personnes vont s'amplifier.

Tsukiko est une femme-enfant, qui éprouve de la peine à communiquer avec les autres, qui s'ennuie avec les hommes de son âge, qui semble à la fois se complaire dans la solitude et la regretter. Le maître (c'est comme ça qu'elle l'appelle) est lui aussi seul, mais on n'en sait pas forcément beaucoup plus, car c'est Tsukiko que l'on suit quand les deux personnages sont séparés, jamais le maître.

J'ai été touché par ce manga, comme d'habitude avec Taniguchi, parce d'une part, Tsukiko m'évoque tellement mon ex-femme que c'en est étonnant.

Mais surtout, parce que d'autre part, et pour des raisons moins personnelles, cette relation entre les deux personnes on les-années-doucesla voit à peine évoluer, mais on voit qu'il se passe quelque chose, sur le mode de la lenteur, complètement sorti des contraintes temporelles que devraient nous imposer la société d'aujourd'hui. Vivre vite, aimer vite, jouir vite, tout ça n'entre pas en ligne de compte. Et c'est finalement ce qui fascine dans cette oeuvre.

La sensualité n'est pas absente de la relation, mais elle est ailleurs : dans les plats que choisissent ces deux personnages, qui pour l'essentiel se retrouvent au restaurant, par hasard ou à dessein. Sans avoir aucune idée du goût que peuvent avoir ces plats, je peux dire que j'ai bien pris conscience que la gastronomie japonaise ne pouvait se résumer aux sushis et aux petites brochettes pas très bonnes.

Les mangas de Taniguchi sont une des meilleures voies que je connaisse pour appréhender la finesse de la culture et du mode de vie japonais.

L'avis de Lettres exprès

L'avis des Lectures de Cachou

annees_douces_image1

 

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5 juillet 2011

Les vieux amis d'Armistead

ChroniquesDeSanFranciscoVous connaissez les chroniques de San Francisco ? Non ? Eh ben vraiment, vous loupez quelque chose. J'ai fait connaissance avec les héros de ce cycle à la fin des années 90. Et ils font partie de mes héros récurrents favoris avec, notamment, la famille de croque-mort des Six Feet Under. Bon, attention, quand je parle des chroniques de San Francisco, je parle des bouquins, pas de la série. Je ne l'ai pas vue, je ne peux pas en parler, mais a priori, je m'en méfie. C'est pas très bien, mais bon...

En fait, les chroniques de San Francisco, c'est avant tout une première bordée de 6 opus livrés aux Etats-Unis entre 1978 et 1987. Cette bordée n'a été publiée en France qu'en 1998. Elle retrace toute l'histoire de San Francisco de cette période, avec tout particuilèrement un intérêt porté sur la cause homosexuelle. Mais ce serait vraiment trop simpliste de s'arrêter là.

Pour faire rapidement le point sans rien enlever du plaisir de découvrir le personnage, on vit la vie decalifornie_california_sanfrancisco_alamosquare_19 quelques personnages majeurs tout au long de cette période, que sont Mme Madrigal, la maîtresse de maison d'une sorte de pension où vivent différents personnages qui vivent à la fois ensemble et séparément. Tout ça pour dire que ce n'est pas Friends, ils ne vivent pas en milieu fermé, loin s'en faut... Tous les personnages, y compris Mme Madrigal, sont définis par rapport à un archétype sexuel. Mais ça, je ne l'expliciterai pas plus, cela fait partie des points qu'il ne faut pas déflorer, sous peine de gâcher le plaisir.

Mais on vit toute cette période sexuelle, la défense de la cause gay, la liberté sexuelle, puis le sida. A chaque tome, un fil rouge vaguement polar nous accompagne, mais ce n'est vraiment pas le coeur du sujet. Le coeur du sujet, c'est San Francisco et ces gens qui vivent leur vie à fond, avec leurs doutes, leurs espoirs, leurs échecs...

Et puis, en 1987, c'est le dernier. En 1998 pour nous, les français qui ne lisent pas en anglais dans le texte (ça m'arrive, mais ça demande trop de concentration et je perds trop souvent le fil, du coup...).

mary_ann_en_automne_87139_w250Et en 2007, avec Michael Tolliver est vivant, et 2011 avec Mary Ann en automne, on retrouve ces personnages, qui désormais, sont vraiment des personnages qui m'ont accompagnés tout une partie de ma vie, qui m'ont marqué. Je ne crois d'ailleurs pas qu'ils n'existent pas, j'y suis trop attaché...

Dans ce roman, Maupin, ne se perd pas trop sur son fil rouge polar. Il y en a bel et bien un, mais il se fait globalement très discret, et c'est tant mieux car de mon point de vue, ce n'est pas ce qui fait le sel de ces chroniques. C'est l'amour qu'il y a entre les personnages, la complexité des caractères et de leurs réflexions, quand bien même chacun est aussi présent dans l'histoire pour représenter un archétype. Mais, même si je ne les connais que depuis 10 ans alors que eux, ont vécu une histoire sur plus de 30, finalement, j'ai eu l'impression de vivre tout ce qu'ils ont vécu avec eux. J'adore Brian Hawkins, Mary Ann Singleton, Michael Tolliver, Anna Madrigal, mais aussi tous les petits jeunes qui se sont greffés sur les deux derniers tomes. Ils m'emmènent avec eux, me font rire et pleurer, me rendent nostalgiques et joyeux de ressentir de la mélancolie.

Allez-y, en plus, c'est facile à lire.

Un extrait sur l'Express

La critique de Reading in the Rain

La critique de Lecturissime

4 juillet 2011

Simple et de bon goût : l'auberge la Gaillotière

lagaillotiere1J'étais samedi soir à l'auberge La Gaillotière. Il s'agissait de bien manger dans le vignoble nantais sans forcément se ruiner. J'ai trouvé cette adresse sur ViaMichelin. Elitiste, me direz-vous ? Snob ? Non, je ne crois pas. En tout cas, pas sur ce cas-là. Michelin, que ce soit pour les petites ou les grandes adresses, ne m'a jamais déçu. D'ailleurs, c'est surtout pour les petites adresses que j'attend ce genre de guide. Les grandes adresses, elles sont finalement connues, les étoiles, tout ça... L'internet participatif, pour ce qui est de la gastronomie, ne m'a pas convaincu. Attention, ce ne sont pas les blogs que je lis ici et , mais triés sur le volet en m'intéressant à leurs auteurs, que je remets en cause, mais les sites n'importe quel pékin peut avoir un avis autorisé sur n'importe quelle question, et où le premier Quick venu va se retrouver à côtoyer le bon petit restau qui paye pas de mine qui fait du bien au bedon. Ce genre de site est utile, mais pas pour bien manger.

Bref, ma petite nana sous le bras, habillée comme j'aime, nous partons pour l'auberge, en ayant pris soin delagaillotiere2 réserver. C'était à la fois utile et superflu. Utile, parce que quand nous arrivâmes, l'endroit était complet. Superflu parce que nous n'attendâmes que 10 minutes. Utile parce que nous fûmes les derniers à pénétrer la place. Superflu parce que... nous fûmes les derniers à pénétrer la place et que toutes les places se libérèrent dans la foulée au fur et à mesure. Oui, il faut dire que dans ce genre de restaurant, en plein vignoble nantais, on trouve, quelques touristes du nord de l'Europe, habitués à dîner avec les poules et des locaux retraités ne traînant pas beaucoup plus longtemps que nos chers voisins nordistes.

Nous nous somes retrouvés à prendre l'apéritif dehors, sur un simple banc, l'hôtesse un poil stressée, sans doute par l'affluence du soir, nous servit, à mademoiselle, la sangria maison, à moi, le cocktail maison, à base de vin blanc et d'épices, accompagnés de quelques zakouskis. Cadre ô combien agréable, au coucher du soleil, sur les 22h, une fin de journée ensoleillée, d'une douce chaleur atlantique, qui fit oublier la légère déception des petits grigotages d'entrée.

lagaillotiere3En revanche, la suite ne fût aucunement décevante. Nous choisîmes tous deux la menu moyenne faim, consistant en une entrée, un plat, un fromage, un dessert et un café, le tout pour 23€, et, du foie gras maison au sablé aux fruits et à la glace au caramel, en passant par la tomme grise des volcans (pour ceux qui aiment le fromage, faut pas passer à côté de ça) ou au coquelet (pour ne parler que des plats les plus marquants qu'à deux, nous goûtâmes), le plaisir fût au rendez-vous. Des assiettes généreusement servies, mais pas exagérément non plus, une cuisine simple, mais sans défaut, un vrai plaisir. Alors, certes, l'inventivité n'est pas débordante (mais il ne me semble pas que ce soit le but), on n'assiste pas non plus à une explosion de saveurs, mais, vraiment, en rapport qualité / prix / plaisir / cadre (le vignoble nantais, donc), ça le fait bien.

Reste le vin, un point clé. Une belle carte, un beau choix de vins au verre (formule pour laquelle j'ai opté, ce qui permet un accord optimal plats / vins), et uniquement des vins de Loire. Que des belles chose, oui, vraiment. Seul hic : ma chère et tendre n'aime que les vins issus de régions situées au sud de Bordeaux, et n'apprécie ni le gamay, ni le pinot noir, ce qui, dans la Loire, limite sévèrement le jeu. Reste le cabernet franc, mais même celui-ci, utilisé seul ne fait pas son bonheur. Moi ? C'était très bien, merci !

3 juillet 2011

La vie est un éternel recommencement

anonymeC'est l'énième blog que je commence. Un seul a eu une vraie histoire, avec une certaine audience. Il parlait à la fois d'un centre d'intérêt peu développé sur le web, une sorte de niche, ce qui, finalement, garantissait une certaine audience, et de mon projet d'entreprise. J'ai dû y écrire une centaine de notes.

La fin de mon projet a signifié la fin de mon blog, par la fin de ma motivation. Depuis, et aussi, avant cela, j'ai cherché à faire des blogs, pour l'essentiel traitant de mon intimité. Mais je n'y suis pas vraiment arrivé. Pourquoi ? Parce que j'avais peut-être un projet trop ambitieux, et trop structuré. Je souhaite vraiment écrire, mais je ne suis pas encore suffisamment motivé sur la longueur. Quand je dis que mon projet était trop structuré, en réalité, c'est assez faux. Il se voulait structuré, mais il ne l'a jamais été, au final...

Bon, et maintenant ? Je recommence da capo. Mon but est de parler dans le désordre de tout ce qui peut m'intéresser, me toucher, de ce que je peux vivre, d'intéressant ou non, on s'en fout. Enfin, j'essayerai quand même de trouver des angles intéressants, attractifs. Mais je n'en ferai pas un angle en soi. Je veux ne pas en faire un angle en soit, réellement.

Dans la mesure où j'ai un métier qui ne me permet pas de me lâcher en toute impunité sur le web (même si je n'ai rien de compromettant à livrer), dans la mesure où j'évoquerai peut-être des choses relativement personnelles, bref, dans la mesure où l'anonymat est préférable, je serai effectivement anonyme.

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